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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 19:41

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Les musées sont gratuits 2 jours en février. Ça commence par ce dimanche 1er février, c’est l’occasion de s’apercevoir qu’il y a beaucoup de touristes et de personnes s’intéressant à l’art. Nous visions les Offices à 8h30 mais la queue impressionnante nous a fait choisir le Palazzo vecchio où il n’y avait personne. Saluons au passage les travailleurs des musées qui ont choisi ce jour pour faire grève, limitant les visites de certains musées.

La chance a voulu que nous puissions participer à la visite des passages secrets de ce vénérable palais. qui a gagné son nom de « vieux » dès l’instant où les Médicis l’ont abandonné pour le Palais Pitti. Ces endroits cachés qui échappent au flot des touristes, étaient le domaine du fils de Cosme 1er, Francesco 1er qui avait des penchants pour l’alchimie plus que pour le pouvoir guerrier, au désespoir de son père. Francesco est lui-même le père de Marie de Médicis, consacrée reine de France la veille de l’assassinat de son époux Henri IV.

Quel plaisir d’entrer ainsi dans l’épaisseur des murailles de monter des escaliers étroits et d’aboutir dans des pièces entièrement tapissées de décors qui sont autant de portes sur des placards ou d’autres couloirs!

13 heures, après un délicieux repas (lièvre à la polenta) nous avons retenté notre chance aux Offices où la queue ne dépassait pas le quart d’heure. Quand on pense à la quantité de gens que le musée avait ingurgité depuis le matin, ça donne vraiment le vertige. Bien sûr on avait notre programme (les Bronzino, les Caravage et quelques autres chouchous) Mais c’est sans compter sans la formidable attraction des salles des offices qui nous entraînent malgré nous, de salles en salles à la découverte de ces trésors accumulés.

L’autre jour de gratuité est le 18 février commémorant la bienfaitrice de Florence.

Anne-Marie Louise de Médicis, dernière survivante de la Maison, légua ses immenses collections à la ville de Florence, sous deux conditions : que les trésors restent tous dans la ville, et que ses musées soient ouverts au public.

Ce qui frappe en Toscane c’est la profusion. Par exemple un voyage à Pise nous a étonné par la richesse des monuments, tous groupés sur la place des miracles. À part la tour penchée qui a fait la gloire de la ville on trouve une cathédrale de toute beauté, un baptistère et un grand cimetière, sans parler de nombreux palais. Chacun de ces monuments ferait le bonheur d’une ville de taille moyenne.

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 Nous en profitons pour visiter l’expo sur Modigliani, natif de Livourne, expo que nous avons ratée à Paris. Pour Pise, il faut choisir un hôtel le plus proche des monuments. De notre chambre d’hôtel de la villa Kinzica, pas luxueux mais correct, en nous penchant, nous pouvions avoir l’impression que la tour se penchait aussi pour nous saluer. Notons la découverte d’une cantine où nous avons très bien déjeuné 41 rue San Martino.

Petit conseil pour jeter un oeil à la cathédrale dès 9 h, ne pas hésiter à participer à une petite messe dans une des chapelles. Un très vieux curé arrivant à grand peine à mettre un pied devant l’autre est parvenu jusqu’à l’autel en bénissant notre petit groupe de 7 fidèles. On a eu droit à un court sermon où le curé n’a pas pu s’empêcher de parler politique. Les Italiens se passionnent pour l’élection du Président de la république qui parait-il n’a aucun pouvoir. Ça les occupe bien une semaine entière et au final, chacun ayant montré ses forces, c’est le plus insignifiant qui gagne. Je veux dire celui qui avait le moins de voix au départ. Je ne suis pas sure d’avoir tout compris.

 

Mention spéciale pour un court séjour à Viareggio afin de  constater que la mer est bien là à une grosse heure de train de Florence. Petit bémol, le premier train de Florence à Pise que nous avions choisi et qui était plein comme un oeuf, a refusé de partir à l’heure prévue. Au bout d’une demi-heure d’attente, les voyageurs ont commencé à s’agiter et à quitter le train sans qu’aucune info officielle ne soit communiquée. D’ailleurs c’est simple, nous n’avons jamais voyagé en Italie sans rencontrer à un moment ou un autre un problème de train. Tout est rentré dans l’ordre après un changement, en suivant le troupeau de touristes japonais qui doivent avoir un GPS greffé quelque part pour leur permettre de se tirer tous ensemble de toutes les situations.

Quant à la vie quotidienne à Florence, nous avons institué quelques routines. Par exemple nous n’achetons notre pain qu’au Marché Central. Dans les boulangeries, on vend un pain non-salé. On peut demander un pain « salato », mais on se retrouve alors avec un pain très dense et blanc, genre étouffe Chrétiens. On reconnaît aussi les vrais Florentins au fait d’aller remplir leur bouteille d’eau « frizante » à un distributeur situé à la sortie de Palazzo vecchio. Pratique car l’eau du robinet est imbuvable.

Autre rendez-vous : l’institut culturel français où on trouve une bibliothèque, des gens charmants et des DVD. Le tout dans un palais renaissance au bord de l’Arno.

Même en janvier, on peut assister à une procession genre défilé. Les représentants des quartiers de Florence sortent en costumes bariolés médiévaux et promènent leurs musiques et drapeaux dans la ville. L’occasion est souvent mince. Ce jour là, le  26 janvier, on fêtait un miracle de San Zanobi. Figurez vous que le cercueil de ce premier évêque florentin avait redonné vie à un orme mort juste en l’effleurant. Une colonne sur le côté Nord du Baptistère célèbre cet événement  cosmique qui continue à être fêté, l’occasion de crier « viva Firenze » de faire la joie des touristes avant d’aller remiser les costumes un peu défraîchis  jusqu’à la prochaine sortie, je me demande bien à quelle occasion.

Ma place préférée est Santa Croce. À toutes heures elle frappe par sa beauté. On peut aussi visiter la superbe basilique qui la borde et qui sert de panthéon à une floppée de Florentins célèbres comme Michel-Ange, Dante, Machiavel, Rossini, Galilée, Vasari (mon chouchou) entre autres. Santa Croce est devenue l’église de l’unité italienne au temps de Florence-capitale. Bon c’est vrai que cette gloire n’a duré que 5 ans mais les enfants de la ville ont vraiment payé de leur personne pour le rayonnement de l’Italie. J’ai l’impression que Venise n’a jamais roulé que pour elle-même et que Rome a le curseur sur son formidable passé impérial. C’est le toscan qui a servi de matrice à l’italien moderne, merci à Dante, bien  avant que l’unité du pays ne soit consacrée.

En observant le blason des Médicis, présent sur presque tous les monuments on est frappé de trouver des fleurs de lys sur une des 6 boules. On pense aussitôt à Catherine et à Marie qui auraient apporté à leur famille cet emblème de la monarchie française. Que nenni, il semble que cet ajout soit plus ancien. Louis XI aurait autorisé les Médicis à arborer les lys de France. La preuve : « Nous, Louis, par la Grâce de Dieu, Roi de France, accordons par le présent acte à Pierre de Médicis et à ses héritiers et à ses successeurs nés et à naître de légitime mariage qu'il puisse, à présent, dans l'avenir et pour toujours avoir et porter sur leur blason trois fleurs de lys. »— Louis, roi de France, 1465

 

Lundi 2 février, nous profitons de l’ouverture exceptionnelle du cloitre de Santa Maria Novella, la grande basilique dominicaine installée juste devant la gare de Florence, tout en lui tournant le dos. La façade majestueuse en marbre blanc est orientée vers la ville. Encore une visite merveilleuse avec une guide locale. Le grand cloître n’y est visible que quelques jours par an car une école de gendarmerie est installée dans les lieux (sans doute faute de candidats à la vie monacale ?) Du coup, on nous fouille à l’entrée et je peux vérifier que mon téléphone portable sonne bien sous les portiques, même militaires. Une profusion de fresques comme d’hab, mais deux choses sont remarquables dans cette église : deux crucifix qui font évoluer l’art religieux. Celui de Giotto, immense,  semble flotter sur la foule des Chrétiens en montrant la mort d’un être humain de chair et d’os. L’autre est plus discret dans une chapelle. Tout en bois, il est le fruit de la réflexion de Brunelleschi, le génial inventeur du Duomo de Florence. Discret mais parfait de l’avis de tous les critiques d’art, il serait une réponse au christ de Donatello, celui de Santa Croce, jugé trop trivial. Pour tout dire je trouve celui de Brunelleschi  banal, mais je dois commencer à être blasée. De toute façon j’ai un faible pour Donatello et je trouve que Brunelleschi devrait se contenter d’inventer des coupoles.

 

En sortant on achète un parfum à la pharmacie médiévale qui dépend de la basilique. L’entrée est rue de la scala, ça sent très bon, le décor est précieux, comme disent les Espagnols et c’est bourré de japonais y compris parmi les vendeuses. L’eau de parfum choisi coûte 65 euros mais l’emballage est magnifique. Je me demande si les derniers moines —au nombre de sept— encore en actvité à SMN, fabriquent encore ces parfums En tous ca nous n'en avons croisé aucun…

 

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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 12:38

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Vendredi 23 janvier 2015, des drapeaux allemands ont fleuri dans les rues principales du centre historique de Florence. Angela rendait visite à Matteo Renzi dans le cadre magnifique de l’Accademia (sous la statue du David authentique) avec discours devant la Presse, grand dîner et tout le toutim au Palazzo Vecchio. D’après la presse italienne, Ils s’appellent par leurs prénoms et ils auraient même échangé un baiser sonore. On se souvient que Renzi était maire de Florence et que la ville n’a jamais vraiment digéré d’être supplantée par Rome comme capitale. Renzi parle d’ailleurs de sa ville comme étant LA capitale de la Beauté, sous entendu Rome peut aller se rhabiller. Un des députés du parti démocrate aurait suggéré mezzo vocce que Renzi en faisait un peu trop, « qu’il aurait la grosse tête », le tout en dialecte romain.

 

Michel-Ange avait taillé sa statue dans un bloc de marbre de 4 mètres de haut. « Comment a-t-il fait pour faire jaillir David ? » La réponse de Renzi est simple reprenant les termes de Michel-Ange « Il a enlevé tout ce qui était en trop, on doit faire la même chose en Italie avec les réformes en enlevant les pesanteurs démocratiques » Y’a plus qu’à.

 

Cette invasion teutonne n’étant pas propice au tourisme, nous avons préféré fuir à la recherche d’une villa médicéenne. Nous avons jeté notre dévolu sur la villa Petraia, à 20 minutes du centre de Florence en bus. Il faut ensuite marcher 15 minutes à pied dans une banlieue mochouillarde. Sans le savoir on suit le chemin de Pinocchio car le sieur Collodi habitait à proximité de la  Petraia  et s’est inspiré pour ses personnages des habitants du bled voisin.

 

 Dès que le chemin commence à monter, on se trouve face à des jardins surplombés de villas de toute beauté. Divine surprise, la visite de la Petraia est gratuite. Merci Ana Maria Luisa, princesse palatine, dernière descendante des Médicis. À sa mort en 1743  elle a légué tout le patrimoine artistique des Médicis à la ville. Florence lui montre sa reconnaissance en fêtant l’anniversaire de sa disparition le 18 février.

Revenons à la villpetraia.jpga Petria. La visite est assurée par un gardien bougon qui finit par donner quelques précisions sur le dernier habitant. Victor Emmanuel II. aurait utilisé la villa pour la chasse et ses amours cachées. On n’en saura guère plus. La visite commence par une immense véranda, entièrement peinte en style renaissance. Ensemble éblouissant. Les autres pièces meublées en Napoléon 3, sont plongées dans la pénombre, on les parcourt rapidement à la lumière d’une vague ampoule. C’est lourd, moins beau que la villa elle-même qui vaut surtout pour son architecture typique.

Pour les amateurs de visite il faut prendre le bus n°2 ou 28 à Santa Maria Novella, arrêt sestese 03. Les visites ont lieu toutes les heures à la demie, ce qu’on apprend seulement quand on est arrivé à la villa.

Photo :Angela Merkel et Matteo Renzi devant le David de Michel-Ange in La Repubblica du 24 janvier/ Vue de la villa Petraia par Richard Pedot

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 19:48

Vous êtes nombreux à me demander comment s’est passé ma dernière thalasso à Dinard. C‘est vrai qu’après moultes expériences je suis devenue experte pour juger des qualités de ce genre de tourisme.

  La première impression c’est l’immensité du complexe. La mer est omniprésente, visible de partout presque.. Manque de bol j’ai choisi le week end du 11 novembre et l’hôtel est plein à craquer. Heureusement plus solide que le Novotel du Touquet, il ne craque pas ; (Au Touquet, on a l’impression que la prochaine tempête va tout emporter, ce qui n’est pas de nature à rassurer les curistes du moins ceu

x qui ne se baignent pas dans l’océan en hiver)

 Vu l’affluence on peut considérer que le service est fluide et compétent. Je relève malgré tout quelques couacs car je ne vous ai pas tout dit. Je suis en cure Détox. Régime réputé comme étant le plus costaud contre les bourrelets que j’ai pris soin d’apporter. Je découvre aussi la Bretagne, que j’avais zappée depuis quelques années.

Un conseil : allez manger au buffet de petit déjeuner, vraiment somptueux avec même des huitres au programme tous les jours. Ma politique est en général de me faire servir en chambre. J’adore prendre le petit déj au lit, car je suis fainéantissime en mode normal, et encore plus en mode chouchoutage. Hélas, le plateau en chambre est ridicule avec des produits inadaptés comme des yaourts sucrés qu’on prétend  me faire engloutir. Peu compatible avec la détox promise.

Dimanche. Pourquoi ai-je souvent des difficultés avec les dames maghrébines ? Celle-ci est préposée au vestiaire. Elle est de mauvaise humeur dès le matin. Il est 9h et le slogan de la thalasso insiste sur la gentillesse de l’accueil. Elle me jette un peignoir, difficile d’employer un autre terme pour définir son action. Je lui signale d’un ton sucré qu’elle m’en a donné un la veille au nom de quelqu’un d’autre. Car on est fiché dès le début. Je lui rappelle mon numéro. La réponse fuse « ça va j’ai mémorisé »

D’ailleurs la gestion des peignoirs semble poser problème dans l’établissement. Sans doute par le passé certains curistes se sont ils équipés ou ont-ils enrichi leurs collections en peignoirs ? Sinon comment interpréter les avis affichés partout que le linge de l’hôtel serait truffé d’antivol. Cela dit je ne vois pas trop qui aurait envie de partir avec un peignoir de l’hôtel. Dans les chambres on a le choix entre 2 formats un format XXXL et un format XXXXL. IL faut compte les X pour voir la différence. C’est comme pour la différence entre XX et XY, symbole de la fragilité masculine. Certains nostalgiques du pouvoir sans partage des Hommes doivent être horrifiés par le X qu’ils trimbalent, juste parce qu’ils le partagent avec les femmes. Dès qu’il y a partage il y a danger.

Ce qu’ont bien compris les musulmans intégristes : la solution : 2 mondes séparés et les femmes bouclées à la maison ou sous une tente ambulante si elles sont vraiment obligées d’ambuler, ce qu’on évite au maximum. Pour les courses il y a toujours un fils qui s’y colle, même très jeune. Cette responsabilité le conforte dans l’idée qu’il fait partie de la race des seigneurs.

Je reviens sur la dame maghrébine préposée au vestiaire. Mon moi d’avant se serait surement fendu d’une réflexion désagréable. Juste avant que mon moi policé ne prenne le dessus « la pauvre, quel boulot ingrat » Le nouveau Moi irait jusqu’à faire de cette brève rencontre un challenge « j’ai une petite semaine pour en faire non pas une amie, disons quelqu’un  de civilisé »

 Avec un séjour plus long on aurait pu envisager l’irruption d’un super Moi, celui qui proposerait d’emblée une aide pour aider les enfants de la dame à faire leurs devoirs.

Mais j’ai choisi in fine de la court-circuiter et de garder le même peignoir, malgré les menaces afférentes, jusqu’à la fin de la cure.

Pourquoi le curiste lambda se met il à marcher en canard dès lors qu’on lui met un peignoir avachi sur le dos et des savates en plastoc ? Mystère. (le plastique existe, là c’est du plastoc)

Elle s’est refermée comme un huitre de Cancale. Qu’avais-je donc dit? J’avais évoqué une des mes héroïnes Marie-Thérèse qui, seule de sa catégorie, avait hérité d’un mari ancien-pêcheur. Surmontant tous les dangers de la mer, le mari avait vécu jusqu’à la retraite. Drame !  Cette longévité avait plongé Marie Thérèse dans une dépression difficile à évoquer même à Monsieur le Curé. Du jour au lendemain elle s’était retrouvée exclue du clan de ses anciennes amies—toutes aussi jalouses que veuves— Marie Thérèse avait aussi perdu son royaume. Les femmes de pêcheur sont habituées à gérer leurs maisons toutes seules. Dur d’abandonner la toute-puissance.

L’histoire de Marie-Thérèse n’a pas plu à ma compagne de thalasso. Avant que cette Bretonne pur jus ne se détourne, elle avait eu le temps de me vanter la spécificité de sa région. Qui se résume en un mot : pasd’immigrés. Elle souligne combien Anglais et Hollandais sont admirables, car ils ne se sont pas mélangés ave les autres peuples. Évidemment, je tends l’oreille. De quoi ? On se targuerait d’être de race pure ? Hitler avait donc raison de vouloir donner son indépendance à La Bretagne. Elle me dit aussi qu’il ne fait pas bon se déclarer protestant. Je demande s’il existe des anglais qui s’installeraient dans ces sympathiques contrées. Mais oui ! Ceux-là ont droit de cité, il existe même une église anglicane. Je ne peux m’empêcher d’évoquer le tollé qu’aurait provoqué la création d’une mosquée. Ma curiste évoque la figure de la mère de Yannick Noah : Quel courage ! une vraie bretonne, blonde et tout. Bien sur il était médecin mais vous vous rendez compte un Camerounais ! Manifestement elle n’aurait pas la même abnégation.

Elle me parle aussi de son travail —en uniforme, dit-elle. Aussitôt j’embraye sur la magnifique formule qui commence par « sans indiscrétion » et qui annonce que si, on va être indiscrète. Je tombe sur un os—de seiche- Pas de réponse. J’en déduis que j’ai affaire avec une militaire de la rade de Brest. Et puis, j’ai évoqué Marie-Thérèse me brouillant définitivement avec cette dame rencontrée un court instant devant des jets d’eau massant lors d’un parcours marin ridicule, heureusement limité à une fois pas jour...

Je vais ensuite à la salle de gym où je suis la seule femme sur les appareils. C’est là que je suis frappée de voir à quel point la thalasso ravive les instincts maternels des épouses. Elles entrent furtivement pour rajuster le peignoir de leur moitié, vérifier qu’il ne manque de rien « ça va mon bichon ? » et qu’il n’a pas oublié le RV de 11h avec la masseuse.

Un autre aspect des cures de thalasso ce sont les forfaits. On passe son temps à se demander à quoi on a droit au juste ? Comme j’ai pris le forfait le plus complet (détox vous imaginez) j’ai droit à tout, ce qui règle le problème.

Suivre le programme n’est pas toujours de tout repos. Je vous donne un exemple :

Ce matin là, 10 heures, j’arrive pour une application de boue d’algues vertes. Je suis ennuyée car mon rendez-vous suivant exige que je sois à 10h30 en maillot dans la piscine de l'hotel avec un bonnet vissé sur la tète. C’est juste impossible. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé d’enlever de la boue qui couvre tout le corps, mettre un maillot alors que n’êtes pas complètement sec mais moi je ne suis pas formatée pour un tel exploit. S’engage une course contre la montre qui me fait arriver hors de souffle avec 5 minutes de retard pour ma séance d’aquagym que j’apprécie particulièrement.

Un coup d’œil me suffit : il n’y a aucun poste de libre. Je mets mon programme sous le nez de l’animateur, sosie de Hervé Morin. Il dit qu’il y a une erreur et demande au seul homme de sortir — monsieur Leroy, 45 ans ; boule de billard brillante sous son bonnet de bain—Je rentre dans la piscine et me dirige vers l’appareil libéré. Ce monsieur trouve là une chance unique de montrer quel gentleman se cache sous la boule de billard. Que nenni ! Leroy trottine tout dégoulinant jusqu’à son programme qu’il colle triomphalement sous les yeux de l’animateur. Lequel, désespéré, me demande de sortir car je suis arrivée la dernière. La faute aux algues, voir plus haut.

Le résultat : je n’ai pas fait travailler  mes muscles des bras, que j’ai rarement l’occasion d’actionner. Cet état de fait provoque chez moi une certaine aigreur. Si vous voulez connaître la fin de la tragédie bretonne : une personne avait été ajoutée indument sur la liste. Et il s’agissait de Madame Leroy, femme du traitre.

Le résultat immédiat c’est un certain stress dans un milieu où on doit être heureux et détendu. Comment dit-on ras-le bol en breton ?

J’apprends aussi quel est l' ennemi n°1 du Breton. Je vous le donne en mille, car le Breton a beaucoup d'ennemis : c’est le Normand. Les anecdotes ne manquent pas : Les gens de Saint Malo disent qu’ils sont malouins avant d’être bretons, bretons avant d’être français et français s’il en reste.

Dès qu’un soin est fini, c’est amusant de voir l’empressement à voir partir la cliente dégoulinante le plus vite possible. La curiste doit donc se dépêcher de se sécher avec une serviette de taille moyenne avant de renfiler un maillot pour aller le tremper dans un autre soin. J’ai une pensée pour les handicapés ou les gens ralentis par l’âge c’est à dire moi. Voulant accélérer le processus j’ose demander une seconde serviette. La réponse est intéressante : " je vais voir ce que je peux faire… "  C’est en effet problématique d’aller à la porte de la cabine piocher dans une pile de serviettes toutes sèches et bien rangées. Je ne peux m’empêcher de traduire la vraie pensée de la thalassothérapeute Ça doit donner à peu près ceci " Tu me casses les pieds, sale parisienne qui se croit tout permis parce qu’elle a payé une semaine 2000 euros, le double de ce que je gagne par mois". Le tout avec un sourire à la Garfield.

Arrive le dernier jour et la pesée par la diététicienne. Horreur j’ai grossi ! en cure détox!. La spécialiste met ça aussitôt sur le compte de la prise de muscles. Je suis très déçue, maudis la toute petite charlotte aux fruits qui était tombée dans ma salade de fruits, mais je l’avoue en pleine forme et prête à réexercer mon esprit critique dans des eaux bretonnes ou autres. J’oubliais il n’y a pas de gare à Dinard, ce qui suppose de prendre une navette à Saint Malo, après 3 heures de TGV depuis Paris. Il y a des destinations maritimes plus lointaines.

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25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 11:25

 

Vous avez toujours voulu savoir ce qui se cache derrière ce terme de cacasse ?

La première fois que j’ai entendu parler de ce plat  c’est à Charleville dans une procession de gens habillés de robes bariolées, lesquels portaient une grosse marmite en fonte noire. Le genre de défilés qui sent la Belgique et le Nord.

 

La cacasse à cul nu est un plat typique et symbolique de la cuisine ardennaise, une spécialité qui n’a jamais franchi les limites du département. 

 

« À cul nu » indique l’absence de viande. Ça tombe bien, J’ai toujours eu une faiblesse pour les plats de pauvres.  Ce dimanche d’octobre en sortant de la maison d’Arthur Rimbaud je tombe sur un petit resto qui propose ce plat mystérieux. Par chance le patron (petite barbiche avec plus de sel que de poivre) est sur le pas de sa porte, je m’approche pour en savoir un peu plus.

 

Le chef dit que c’est une recette tenue secrète « Vous n’en mangerez nulle part ailleurs », que beaucoup font n’importe quoi comme mettre des choux (sous entendu : quelle horreur)  Bref ! J’obtiens juste 2 infos : il y a des pommes de terre et ce n’est pas un plat végétarien.  Malgré moi, les arguments m’évoquent ma dernière pizza, vantée comme étant la meilleure de Marseille par la serveuse du resto. En fait qui s’était révélée être la pire pizza que j’ai eu l’occasion de manger.

 

Mais la curiosité est la plus forte, Je finis pas entrer dans ce petit resto peint en jaune. Les chansons françaises des années cinquante sont au menu auditif, elles vont accompagner mon repas sans discontinuer « tire, tire, tire l’aiguille ma fille ». Je prends place devant un menu traditionnel et une serviette en tissu, dégoulinant dans un verre, faute de repassage. "Tant que y'aura du linge à laver des hommes on pourra se passer" disaient déjà les lavandières du Portugal. Histoire d’être raccord avec la région, je goûte une bière blanche artisanale, que je trouve vraiment très amère.

 

 Bon ! arrive la cacasse en question qui n’est qu’un ragoût de patates sans vraiment de goût. Effectivement il y a des pommes de terre, il n’y a même que ça. Elle est servie avec deux saucisses tellement salées que je ne peux me résoudre à les manger. On en viendrait à regretter le chou. Il s’agit donc d’une cacasse à cul nu mais culottée (il y a de la viande). Faut suivre! Je passe sur la prétendue baguette molle et blanchâtre sur laquelle je ne peux me rabattre. « C’est mon homme... Il me donne des coups, y’m prend mes sous » Je regarde les 2 seuls client du bistro, des étudiants affamés (pléonasme) que les chansons anciennes rendent hilares. Je les envie.

 

 À ce stade, je crains l’arrivée du dessert. Le patron me l’apporte lui-même. Une espèce de pudding gris pâle flottant sur une crème que même les Anglais renieraient. Sans goût ni gousse. En plus j’ai droit à la recette dudit gâteau de Mézières (son nom officiel), je ne l’avais pas réclamée. « Si tu reviens danser chez Temporel, un jour ou l’autre » Ce qui est certain, c’est que je ne reviendrai pas et que je vais me jeter sur le premier gâteau mollet que je trouve (un authentique régal qui accompagne les repas du dimanche en Ardennes) Ça tombe bien, on est dimanche.

 

Je fais aussi une incursion à Mézières, il suffit de passer le pont sur la Meuse, véritable trait d’union entre les deux villes.Dans un petit square devant un HLM des plus standards, une statue surprend, de couleur vert-de-gris. Il s’agit d’un hommage à Albert 1er, roi des Belges. Mézières a voulu souligner le rôle héroïque du jeune roi en 1914, d’où son surnom de « roi-soldat » La statue a souffert en 1944 lorsque les Allemands ont fait sauter le pont sur la Meuse. Détail curieux, Albert 1er meurt en 1934 en faisant de l’alpinisme du côté de Namur. Prouvant ainsi qu’il existe des montagnes en Belgique. En tout cas, la situation excentrée de cette statue ne me parait pas favoriser les candidats belges aux pèlerinages.Cette histoire me rappelle qu'à Paris, c’est un casse-tête de recevoir une statue offerte par un pays étranger car le donateur tient à une place prestigieuse, faute de quoi il considère que sa nation toute entière est offensée...

 

Je quitte Charleville-Mézières en me demandant comment diantre on appelle les habitants. La réponse c’est Carolomacériens. Ceux de Charleville sont les Carolopolitains et ceux de Mézières les Macériens. Tous remarquablement sympathiques et accueillants.

 

 

 

 

 

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 19:23

 

Ce voyage dans les Ardennes m’entraine loin, bien plus loin que prévu. C’est en fait un voyage dans le temps. Mon arrière grand-mère, Armantine a connu la disgrâce absolue de vivre dans les Ardennes occupées pendant la grande guerre.

charleville-copie-7.JPGSon homme Florenci était au Front ainsi que son ainé Félicien. Deux types costauds, comme on en trouve sur ces terres riches, endurcis par les travaux de la ferme. Armantine a du faire face avec ses trois jeunes enfants, s’occuper des moissons et du bétail. Pour les Français occupés —les Ardennes est le seul département qui a été entièrement occupé du début à la fin de la guerre— la vie quotidienne était devenu un combat. Pour compléter le tableau, aucune permission ne pouvait être accordée à ces soldats du fait de l’occupation. Aucune communication possible avec ceux du Front.

 

Je mets les pieds pour la première fois à Charleville. Quelle surprise d’apprendre que la capitale ardennaise a servi de quartier général à l’armée Allemande! C’est là que Guillaume 2 installe son commandement à 50 kms de la ferme d’Armantine.


Jusqu'au petit village de mon aïeule, Seraincourt, où on trouve une Kommandantur! Les Allemands sont omni présents et réquisitionnent tout jusqu’aux matelas quand il ne vident pas purement et simplement les maison de leurs habitants. Tous les matins, les pauvres gens doivent se poster en file pour répondre aux travaux du jour. Les enfants ne sont pas épargnés. Avec la rage de travailler pour l'ennemi.


Armantine a 39 ans. Elle vit dans un petit hameau à l’écart du village, au jour le jour, comme elle peut. Le soir où un soldat français perdu derrière la ligne de front lui demande de l’aide, elle n’hésite pas à le cacher dans un trou creusé dans sa grange. Elle connaît les risques. Cet acte héroïque, assimilé à de l’espionnage va lui valoir d’être condamnée à mort. Non pas qu’elle ait été dénoncée par un voisin ;

La situation est encore plus dramatique.


Au bout de plusieurs mois d’enfermement total, dans le froid et l’humidité, c’est ce soldat qu’elle a sauvé qui déclenche la catastrophe. Il s’appelle Noel et est originaire de Dordogne. Sans doute est-il très jeune ? Pris de folie, il est sorti de sa cachette et s’est promené dans le village en déclarant à tue-tête « Je suis le Kayser, je vais tous vous faire fusiller » Il aurait fallu le tuer pour le faire taire. Armantine devait être pétrifiée.

 

Le soldat Noel va trouver les Allemands et dénonce, pour éviter d’être lui-même fusillé, tous ceux qui l’ont aidé. Certains seront fusillés, tous seront condamnés et Armantine déportée en Allemagne ainsi que le seul garçon qui lui reste. Les deux petites filles, dont ma grand-mère,  seront recueillies par des voisins.

 

Armantine reviendra de déportation, elle retrouvera ses enfants qui sortiront miraculeusement vivants de la guerre et de la déportation. Elle retrouvera aussi son mari et deviendra mère encore une fois à 46 ans. Sans doute fallait-il repeupler la France ? Ce dernier garçon nait en 1920, il aura 20 ans en 1940 et sera mûr pour l’épisode suivant. Cette fois toute la famille terrorisée partira dans une simple carriole trainée par un pauvre mulet mitraillé par les Allemands. Armantine, veuve et malade, entreprit là son dernier voyage.

 

affiche : Charleville en 1914 (exposition au Musée de l'Ardenne)

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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 09:57

 

Les candidats à l’empaillage étaient nombreux ce 26 septembre 2014. Normal : Patrick Cohen officiait en direct depuis la galerie de l’Évolution pour la matinale de France Inter.

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En vrac donc, les pilotes d’Air France, tous les sénateurs et le Sénat lui-même, Nicolas Sarkozy, étaient les principaux candidats à être taxidermisés pour l’éternité. Une façon radicale de les empêcher une fois pour toutes de nuire. La chronique de François Morel sur le grand mâle dominant Nikolus Sarkozus était particulièrement drôle.

 

D'ailleurs, tous les intervenants étaient spécialement excellents ce matin. Je dois avouer que J'adore Patriiiick ( cet appel va à Patrick Cohen, pas Bruel) Je retiens le mot de Thomas Legrand décrivant le Sénat comme un truc doré posé sur la cheminée de la Démocratie. On ne regrette pas de s'être levé un peu tôt.


Quand même, J’étais surprise de voir le nombre de personnes capables de se pointer à 6 heures pour assister à une émission de radio.

 

J’ai mieux compris l’affluence quand, à 7h20, une partie des spectateurs s’est précipitée vers la sainte table des journalistes. Pour une fois ce n’était pas les intermittents mais  ceux qui voulaient lancer un cri de colère contre le Medef. Vous savez l’organisation qui demande toujours plus en donnant toujours moins. Dirigée par un homme, Pierre Gataz, qui nous ferait même regretter Madame Parisot. C’est dire.

 

Hubert Reeves, toujours aussi en forme, nous résume la situation : l’intelligence de l’Homme c’est un facteur d’évolution mais hélas aussi de destruction. Ce qui ne nous rassure pas vraiment.

 

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le métier de taxidermiste, la salle des espèces disparues et l’horloge de Marie-Antoinette je les invite à regarder mon film « un métier dans la peau » réalisé ici même dans la grande Galerie de l’évolution.

http://www.youtube.com/watch?v=zyzrYRaaA74 

photo : Patrick Cohen interrogeant Hubert Reeves (Léa Sanchez)

 

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 11:57

 

Manif-28-4-9--88-.jpgToutes les guerres ont pris fin un jour... Sans doute faudrait-il que les Mères s'emparent enfin du Pouvoir
La mort de quatre adolescents a enclenché un cycle de violentes représailles en Israël. Pourtant, au-delà de la vengeance, des familles arabes et juives fraternisent.
Yishaï Fraenken, l’oncle de Naftali,16 ans, l’un des trois jeunes Israéliens kidnappés en Cisjordanie dont les corps ont été trouvés le 30 juin, ne s’est pas posé de questions lorsque Nir Barkat, le maire de Jérusalem venu présenter ses condoléances à la famille, lui a tendu son téléphone. Au bout du fil, il y avait Hussein, le père de Mohamed Abou Khdeir, 16 ans lui aussi, Palestinien de Jérusalem-Est tué quelques jours après, sans doute victime d’une vengeance aveugle. «Le maire m’a demandé si je voulais lui parler, raconte, à La Vie, ce directeur général d’Intel à Jérusalem. J’ai dit “bien sûr”. Nous étions tous choqués par ce qui est arrivé à son fils. Un meurtre est un meurtre.» Le coup de fil a duré quelques minutes, en hébreu, langue que Hussein Abou Khdeir a appris à l’école. «J’ai présenté nos condoléances et, lui, les siennes. Je ne pense pas qu’il ait été surpris par cette conversation. Vous savez, ce sont des mots tout simples que s’échangent les êtres humains dans ces circonstances. Le fait d’avoir perdu Naftali dans ces conditions fait que nous nous identifions à cette famille. Nous savons ce qu’elle ressent aujourd’hui.»

Une histoire qui paraît presque irréelle tant les deux camps sont aujourd’hui à couteaux tirés. Depuis la mort des adolescents, des violences intercommunautaires se succèdent. Des émeutes ont embrasé les rues de Jérusalem et de Cisjordanie, le week-end dernier, faisant craindre une troisième intifada. Une vidéo montrant le cousin de Mohamed Abou Khdeir, Tarik, se faire battre violemment par des policiers israéliens enflamme les réseaux sociaux qui débordent d’appel à la vengeance des deux côtés. À l’heure où nous bouclons, mardi 8 juillet, l’État hébreu s’est dit prêt à «faire payer le prix fort» au Hamas et a lancé une opération aérienne sur la Bande de Gaza. Pourtant, à l’image de ce coup de fil entre parents éplorés, une association, le Cercle des parents-Forum des familles agit en coulisse pour rassembler ceux que l’on pense irréconciliables : les proches des victimes des deux camps.

Tout a commencé en 1994, lorsqu’un jeune soldat israélien, Arik Frankenthal est assassiné par un groupe du Hamas. Son père, Yitzhak, un businessman, ulcéré de voir sa peine instrumentalisée par l’extrême droite qui veut torpiller le processus de paix, décide d’agir. Il contacte des familles touchées par des attaques palestiniennes et fonde avec elles le Cercle des parents-Forum des familles. En 1998, une première rencontre avec des familles palestiniennes de Gaza, endeuillées elles-aussi, est organisée. Puis deux ans plus tard, des liens se créent avec des familles de Cisjordanie. Aujourd’hui, l’association qui compte 600 foyers en Israël, dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, se mobilise pour que la folie des représailles cesse. Des membres palestiniens et israéliens sont allés visiter les familles des quatre adolescents. Une "Lettre aux mères éplorées"  va être publiée dans la presse israélienne (lire un extrait ici). Dans les jours qui viennent, un groupe mixte – Israéliens et Palestiniens d’Israël – iront visiter la plupart des familles de l’association. «Les premiers échos de nos membres sont unanimes : tous parlent d’une même voix et appellent au calme», témoigne Robi Damelin, la porte-parole de l’association dont le fils, David, a été tué en 2002, alors qu’il patrouillait, par un sniper en Cisjordanie.
Difficile de dire si ce rejet de la vengeance, cette idée qu’un dialogue est possible, progresse au sein des deux camps. L’actualité semble prouver tragiquement le contraire. Pourtant, affirme Robi Damelin, «les quelques mots échangés entre Yishaï Fraenken et Hussein Abou Khdeir en sont un peu la preuve. Ils représentent une goutte de bon sens dans un océan de folie… et ils ont le mérite d’exister.». Il y a aussi le travail de fourmi de l’association qui multiplie les rencontres ,notamment avec des étudiants. Au total, 25 000 personnes ont déjà assisté à ces réunions qui comprennent parfois des jeux de rôles : chacun essayant de se mettre à la place de l’autre pour provoquer l’empathie.

Curieusement, c’est à partir d’un deuil partagé que le dialogue peut se nouer. «Lorsque je me suis rendue à un premier séminaire de l’association, rassemblant des familles israéliennes et palestiniennes, je n’étais pas du tout sûre de moi, raconte ainsi Robi Damelin. Je n’ai pas été tout de suite convaincue par la démarche. Cela m’a pris du temps aussi pour me départir de mes préjugés, pour comprendre les Palestiniens présents. Mon fils, David, était quelqu’un de bien plus tolérant que moi. La douleur de sa perte a créé comme un vide en moi qui m’a rendue moins égocentrique, qui m’a portée à voir d’abord ce qui pouvait être le mieux pour tout le monde.»
L’Israélien Doubi Schwartz et le Palestinien Mazen Faraj, tout deux co-directeurs de l’association mettent ainsi des mots sur ce cheminement intime dans une tribune publiée dans Libération, le 31 mars : «Il s’agit d’un processus qui permet à chacune des parties de reconnaître la douleur de l’autre, d’en admettre une certaine responsabilité ; d’une nouvelle manière de regarder le conflit qui ne se contente pas de concepts simplistes d’agresseur et de victime, mais qui se caractérise par une plus grande complexité où chaque partie reconnaît dans une certaine mesure être responsable de la situation. C’est cette sensation commune de vulnérabilité que l’association cherche à découvrir dans l’espoir qu’elle permettra l’empathie, le changement, et la conviction que la fin du conflit est indispensable et possible.»

Si ceux qui ont payé le prix fort, la perte d’un être aimé, sont capables de parler avec les éplorés du camp d’en face, sans chercher à se venger, tout semble encore envisageable… Ainsi, le Cercle des parents-Forum des familles se rendra prochainement à Sdérot, pour soutenir les membres de l’association qui subissent les tirs de roquettes venant de la Bande de Gaza. «Ensemble, nous téléphonerons aux familles endeuillées de Gaza.» Juste un coup de fil. Quelques mots échangés entre êtres humains.

 

Toutes les guerres ont pris fin un jour

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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 16:57

Rue Lacépède à côté de la place de la Contrescarpe, un mercredi de fin mai 2014, 11 h du matin.

Les  passants sont rares. Aucun ne s’arrête.

Pourtant un homme gît là sur l’arête du trottoir, à moitié dans le caniveau.

Il est peut-être mort ?

Je suis sidérée par le côté irréel de la scène. On est bien à Paris, la guerre n'est pas déclarée, je le saurais.

Pourquoi personne ne réagit-il ?

Je regarde autour de moi. Tiens des bains douches de la ville, ça existe encore.

Je prends une photo avec mon téléphone en essayant de me rappeler les numéros d’urgence.

Voyons... le 17 me délivre un message anxiogène « le numéro que vous utilisez est répertorié et la conversation est enregistrée... » 3 fois de suite et personne ne prend le relais de ce stupide robot qui finit par me conseiller d’appeler le 0891 012 222.

Ça commence bien.  Au numéro sus dit  j’apprends que l’on ne reçoit que les messages par fax ou par mail.

Curieux pour un service d’urgence.

Les gens continuent à passer à côté du monsieur. qui a bougé un bras. Ouf! Il est vivant.

Certains, rares, se fendent d’un regard en coin.

J’interpelle une jeune femme. « Ça ne vous dérange pas de voir un homme dans le caniveau ? »

Elle me répond que me voyant téléphoner, elle a pensé « certainement que j’avais fait le nécessaire »

C’est quoi le nécessaire ?

J’essaye encore le 15 et le 114 sans plus de résultats. Il n’y a plus d’être humain nulle part.

Je me retrouve plantée là accrochée à un appareil sensé régler les problèmes de communication et incapable de joindre le moindre secours .

j’ai l’impression d’être au fond de la jungle loin de toute civilisation.

contrescarpe2-photo.jpg Le pire c’est que j’ai repris ma route vers mon rendez-vous à la Mairie pour récupérer ma nouvelle carte d’identité valable 15 ans et qui atteste que je suis une citoyenne française.

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 11:32
Bonjour Monsieur, je viens pour savoir combien coutent des obsèques au minimum
20130914 0039- Vous êtes Madame...?
- Je viens juste pour un renseignement
- Si vous voulez des renseignements précis j'ai besoin de quelques informations, c'est rapide
J'explique donc que j'habite Paris et que je choisis la crémation au moindre coût avec un service réduit à l'essentiel. Que je suis entrée dans cette boutique de l'avenue des gobelins parce qu'il était écrit "Ville de Paris" au fronton...
Lui : il faut quand même choisir un cercueil. Il sort alors un catalogue luxueux qu'il feuillette sous mes yeux.
Je rêve.
Moi: je ne sais pas moi, vous en avez en carton ?
Le monsieur qui ressemble à n'importe quel commercial dans la cinquantaine avec un teint olive et des moustaches noires ne sourit pas. Il arrête son feuilletage de brochure à la page d'un moche cercueil. Il prend un air un chouïa dégouté pour dire:
"C'est du pin, nous n'avons pas moins cher". Je dis OK pour le pin. Le monsieur recommence à feuilleter car cela ne s'arrête pas là. Il faut choisir un capiton !
- Pourquoi faire, c'est une crémation! Je crois bon de  rappeler
- C'est psychologique, cela parait plus confortable aux gens qui viendront...
- Tant pis pour eux si tant est qu'ils existent. Pas de capiton ! lui dis-je fermement.
Le Monsieur soupire. On passe sur les faire-parts, les fleurs, les porteurs musclés, la salle du recueillement, l'urne, la musique...Décidemment les Parisiens devraient économiser dès la naissance s'ils envisagent sérieusement de passer l'arme à gauche,même sous forme de cendres.
Le Monsieur fait enfin le total. Gloup ! on arrive à 3600 euros. Son imprimante confirme noir sur blanc. Sur 2 pages.
Je m'étrangle et regarde le devis de plus près.
- C'est quoi les cache-vis à 90,70 euros ?
- C'est obligatoire, on recouvre les vis du cercueil avec des cache-vis...
Moi - C'est une blague? Je refuse les cache-vis.
Lui - impossible, c'est obligatoire.
Très bien, lui dis-je en enroulant le devis, je crois que je vais réfléchir à 2 fois avant de mourir. 
C'est vrai ça, on n'est même pas moribond et on ne décide déjà plus de rien. Je sors, criblée de cache-vis.
Je vous ai épargné le choix de l'urne, l'interdiction de disperser les cendres sur la voie publique, l'obligation d'attendre que les dites cendres soient froides avant de les donner à la famille. Pour un peu, et si je n'avais pas peur des pyranhas, j'irais disparaitre dans une rivière d'Amérique du sud.
Au final la crémation coute aussi cher qu'un enterrement standard. Cela demande réflexion. Une de mes amies avait une passion pour les cimetières. C'est vrai que ces lieux offrent une relative permanence aux défunts qui leur font don de leurs personnes. Relative seulement. Un cimetière c'est l'occasion unique de délivrer un dernier message aux vivants.
  Pardon ?  Vous attendez peut-être que je vous donne des idées pour votre épitaphe? Je comprends c'est important : cette seule sentence bien sentie et gravée dans le marbre doit vous représenter dignement.
J'ai pensé au latin, histoire de faire réfléchir vos visiteurs, que je vous souhaite nombreux, éplorés mais cultivés.
Je laisse de côté les notes trop évidentes comme "alea jacta est" ou "verba volent scripta manent"
Voici mes suggestions, il vous reste à trouver la votre  en fonction du contexte :
1- UBI BENE UBI PATRIA (Où l'on est bien, là est la patrie)
2-PROBITAS LAUDATUR ET ALGET (On loue l'honnéteté, mais elle grelotte) c'est un de mes chouchous.
3- ET IN ARCADIA EGO (moi aussi j'ai été en Arcadie la la lère...)
4- AMARE AMABAN (j'aimais aimer)
5-IPSE MIHI ASCIAM IN CRUS IMPEGI (Je me suis moi-même planté la hache dans la jambe) ça irait bien à Copé
6-CAVE NE CADAS (prends garde de tomber) là je pense à Sarkozy
7- LOCUS AMOENUS (lieu plaisant)
8-MAJOR E LONGINQUO REVERENTIA(le respect s'accroit avec l'éloignement)
9-NOLI TURBARE CIRCULOS MEOS (ne dérange pas mes cercles) dans ce cas il convient de graver quelques cercles sur la tombe pour imiter Archimède le jour de sa mort.
j'ai gardé le meilleur pour la fin, car ce dernier suppose un certain niveau : MITTO TIBI NAVEM PRORA PUPPIQUE CARENTEM (je t'envoie un navire dépourvu de poupe et de proue) Si on ôte au mot navem (navire) la première et la dernière lettre on obtient le mot AVE qui, comme chacun sait, veut dire en latin:               
                               Salut!

 

 

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 18:44

benzacar-joseph.jpg

 

Le 22 janvier, j’étais au Musée d’Aquitaine à Bordeaux pour assister brièvement au colloque sur les persécutions antisémites en France en 43-44.

J’y ai découvert deux hommes merveilleux et la honte d’être juriste.

 

Le premier de ces Hommes merveilleux s’appelle Joseph Benzacar. Oh inutile de chercher son nom sur une place de Bordeaux ! Ce privilège semble réservé aux collaborateurs de Vichy notoires comme Adrien Marquet ou Robert Poplawski.

 

Joseph Benzacar a 80 ans en 1942. Il vit à Bordeaux où sa famille réside depuis 1781, jouit d’une réputation de grand juriste et économiste et a fait partie pendant 15 ans du conseil municipal de la ville. Autant dire qu’il ne craint rien, même juif.

Sauf que...

 

À partir de 1940 les persécutions vont aller crescendo jusqu’à l’élimination physique du vieillard dans le cadre de la Shoah.

 

Ça commence par la double déchéance des mandats de Conseiller Municipal et de membre du corps enseignant. Viennent ensuite les confiscations du compte bancaire et la réquisition de son domicile, livres et meubles.

 

« je suis devenu un français de catégorie inférieure. » Il aurait pu faire valoir les services rendus à l’Université entre autres, il refuse « je n’ai fait que mon devoir » La lettre qu’il envoie au Maire Adrien Marquet, est exemplaire de dignité mais pas exempte d’amertume. (reproduite en annexe)

 

À partir de 1944 les choses vont aller très vite. Ses amis le poussent à s’enfuir. Il continue à ne pas croire à l’impensable. Malgré son état, il est emporté de son lit d’hôpital avec 3 membres de sa famille en février 44, et envoyé à Auschwitz où il est assassiné le 25 mai 1944, quelques jours avant le débarquement en Normandie.

 

L’autre homme merveilleux est connu c’est Boris Cyrulnik

 

Personnellement je le découvre. C’est un bel homme, ce qui frappe c’est sa carrure et la douceur de sa voix. Son humour aussi.

 

 En arrivant il a trouvé que  la Synagogue de Bordeaux était belle. Dans son souvenir, elle était rouge.

 Très vite nous sommes transportés 70 ans en arrière. Boris se représente l’enfant de 6 ans et demi qu’il était. Il dit se rappeler les hommes venus arrêter sa famille la nuit. Ils portaient des lunettes noires.. Certains tentent de le sauver « si vous le laissez vivre, on ne lui dira pas qu’il est juif »

 

Après de nombreuses péripéties, Boris se cache dans les toilettes de la synagogue puis est sauvé par une infirmière qui le glisse sous le matelas d’une mourante Madame Gilberte Blanché. Celle-ci est emportée « qu’elle crève ici ou ailleurs, l’important c’est qu’elle crève » dixit un officier allemand.

 

La suite c’est la solitude, le sentiment qu’on est dangereux quand on est juif. Le silence qui dure 40 ans . « Ça m’a rendu complètement psychiatre »

rires dans la salle.

 

Pourquoi ce silence ?

«  le déni est culturel, beaucoup ne croient pas. Imaginez : on est à table en famille, pourquoi mettre l’HORREUR dans la tête des gens que j’aime »

 

Hélas si le déni est une protection c’est aussi une amputation.

« Si on se tait on transmet L’ANGOISSE » Pendant longtemps pourtant Boris a pensé « il faudra un jour que je raconte » Le silence indique toujours quelque chose de grave. Ce sont les petits-enfants qui auront la force de poser des questions, pas les fils et filles de rescapés.

 

Participent à cette table ronde Jacques Blanché, le fils de Madame Gilberte Blanché  et Jean-Claude Monzie, fils d’un instituteur de Camarsac où Boris est caché quelque temps. « Moi aussi, j’avais une maman » dit le petit Boris en voyant Jean-Claude s’asseoir sur les genoux de sa mère. Les enfants de l’école remarquent que le rideau de l’appartement de l’instituteur bouge. « Il y a quelqu’un chez toi ? » Quelques anecdotes qui émaillent le récit.

 

Au musée d’Aquitaine, la salle est comble et l’attention palpable. Les témoignages sont forcément émouvants. La parole est à Untel dont la famille habite Bordeaux sur le trajet des convois. Il a mis 70 ans pour comprendre les arrestations et demande pardon pour l'inertie de sa famille.

Toutes les interventions témoignent de cet horrible silence des rescapés. Une dame en particulier qui n’a pas réussi à recueillir le récit de son père, et dont la voix se noie dans les larmes.

 « Si je suis là, poursuit Boris, c’est que d’autres sont morts pour moi. » Ils sont les Héritiers, la mission de reconstruire la vie des parents n’est pas facile.

 

Ce qui frappe c’est la faculté de Boris Cyrulnik de s’abstraire de son histoire personnelle. Il n’est pas dans la démarche d’un Primo Levi qui écrit pour pointer un revolver sur la tempe de chaque Allemand.

« La blessure, on l’a reçue, maintenant on peut vivre la joie ». Cyrulnik évoque le rire, celui de Pérec et Topor. » Il faut transformer l’horreur en oeuvre d’art... »

 

Ce court séjour à Bordeaux m’a révélé une tâche sur l’honneur des Juristes.

 

On n’a guère entendu de protestation dans les Facultés de droit pendant la guerre. On sait ces professeurs profondément légalistes. Mais ils sont aussi les premiers à discuter les lois et n’hésitent pas à monter au créneau si nécessaire. La doctrine joue un rôle important en France.

La responsabilité de ces professeurs, de ceux qui ont écrit comme de ceux qui se sont tus, comme s’ils ne voyaient pas les lois publiées, est accablante. Les juges et les gendarmes ont appliqué les lois. Mais ils ne pouvaient pas tous prendre le maquis… Une petite réserve dans l’application du texte, c’était toujours ça de pris. L’un des procédés les plus efficaces de la résistance a été le noyautage de l’administration. Et faire son travail n’empêchait pas de préparer les terrains de la Libération.

 

A contrario, nombreux sont ceux qui ont choisi ouvertement de collaborer avec le régime de Vichy et n’ont pas été sanctionnés. Leurs noms figurent encore au fronton de plusieurs monuments  de Bordeaux.

Représentant le maire lors de la présentation à la presse de l'exposition "le Juif et la France" le 27 mars 1942, le futur Doyen Robert Poplawski avait déclaré : "dans l'enseignement les Juifs ont la place prépondérante... il y a là un problème social et national que je ne ménagerai pas".

Quant au Maire de l’époque, Adrien Marquet, son amitié avec Pierre Laval lui vaut, le 23 juin 1940, d'être nommé par le maréchal Pétain dernier ministre de l'intérieur de la Troisième République. Adrien Marquet déclare alors à la radio : « Nous sommes dans les décombres du régime capitaliste, libéral et parlementaire... Il faut concilier les points de vue allemand et français ; de cette collaboration dépend le retour à la vie normale. » Il est ainsi le premier homme politique français à parler de « collaboration »

 

Anecdote locale : lors de la campagne municipale de 2008 Alain Rousset avait symboliquement débaptisé la place Robert Poplawski connu pour son activité en faveur de Vichy et très favorable à la collaboration avec l’Allemagne pour l’attribuer à Joseph Benzacar. Tentative sans lendemain, la Droite ayant gagné les élections.

 Voulant en savoir plus sur cette « trahison des juristes » j’ai découvert avec tristesse que Maurice Duverger, professeur éminent de droit, à qui je dois ma réussite en première année de licence à Assas, faisait partie dans sa jeunesse d’un mouvement d’extrême droite.

 

Je quitte donc Bordeaux avec un sentiment mêlé. Le passé négrier, le passé colonial, le passé collaborationniste, sont profondément ancrés dans cette ville magnifique, combien de générations faudra t'il pour tourner la page ?

 

 

 

Annexe : Lettre de Joseph Benzacar à Adrien Marquet

 

 

Bordeaux, le 21 octobre 1940

 

 

Monsieur le Maire,

 

En exécution du Statut des Juifs en date du 18 octobre, j'ai été déchu sans sursis du mandat de Conseiller Municipal et, dans un délai de deux mois, du titre honorifique de membre du Corps enseignant.

 

Né à Bordeaux en 1862, étudiant, Avocat à la Cour, Professeur de la Faculté de Droit de Bordeaux  pendant plus de 35 ans, Adjoint au Maire de Bordeaux pendant plus de quinze années, je suis désormais classé parmi les citoyens à capacité réduite.

 

Vainement mon bisaïeul aura fixé son domicile à Bordeaux en 1781, tous ses enfants et descendants, dont mon grand-père, mon père, seront nés à Bordeaux en 1789, en 1826, seront décédés dans cette Ville, je suis devenu à 78 ans un Français de qualité inférieure. Au surplus, je ne réclame point l'octroi d'un relèvement d'incapacité prévu par l'article 8 du Statut. Je n'ai point rendu à l'Etat Français des services exceptionnels. Je me suis exclusivement efforcé de remplir mon devoir dans toutes les branches de mon activité.

 

Mes étudiants, mes condisciples, mes confrères, mes collègues, m'ont constamment témoigné leur estime, leur sympathie. Aujourd'hui, mon rôle social est achevé.

L'ancien Doyen du Conseil Municipal doit remplir un dernier acte : exprimer à tous les regrets de la rupture imprévisible d'une longue collaboration amicale.

 

           Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l'assurance de mes sentiments affectueusement respectueux

 

 

                                              signé: BENZACAR

 

 

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